Alors que les débats sur le budget 2026 s’intensifient, le Nouveau Front Populaire (NFP) met au cœur de son discours une idée forte : la justice écologique passe aussi par une fiscalité repensée. Pour financer la transition, le mouvement prône une réforme globale du système fiscal afin que les plus pollueurs — entreprises comme ménages les plus aisés — contribuent davantage à la transformation du modèle économique français.

Une écologie sociale et redistributive
Le NFP refuse le modèle d’écologie punitive souvent associé à la taxe carbone. Son approche repose sur un principe clair : ceux qui polluent le plus doivent payer le plus.
Cette philosophie cherche à concilier deux urgences : réduire les émissions et préserver le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires.
L’objectif est double : financer la transition écologique et corriger les inégalités environnementales, qui frappent d’abord les ménages les plus modestes.
Le triptyque fiscal du NFP
- Taxer les grandes fortunes écologiquement responsables
- Mise en place d’un impôt de contribution écologique sur le patrimoine, inspiré de la Taxe Zucman, visant les actifs fortement carbonés.
- Faire contribuer les grandes entreprises polluantes
- Création d’une contribution climat sur les superprofits énergétiques.
- Sanctions financières pour les multinationales ne respectant pas leurs engagements de décarbonation.
- Réorienter les dépenses publiques
- Suppression des aides fiscales aux énergies fossiles, estimées à plus de 11 milliards d’euros par an.
- Réallocation de ces fonds vers la rénovation thermique, les transports publics et les énergies renouvelables.
Tableau : la fiscalité écologique proposée par le NFP
| Mesure fiscale | Cible principale | Recettes estimées | Objectif affiché |
|---|---|---|---|
| Contribution écologique sur la fortune | Très hauts patrimoines | 5 à 7 Md€/an | Financer la rénovation énergétique |
| Taxe sur les superprofits énergétiques | Multinationales du secteur | 6 Md€/an | Soutenir la transition énergétique locale |
| Fin des subventions fossiles | Grandes entreprises | 11 Md€/an | Réorienter les aides vers le renouvelable |
| Bonus-malus écologique sur l’investissement | Banques, fonds privés | 3 Md€/an | Inciter au financement vert |
Une redistribution écologique
L’un des axes majeurs du projet du NFP est la réinjection directe des recettes dans les politiques publiques :
- Subventions à la rénovation des logements pour les ménages modestes.
- Gratuité progressive des transports en commun.
- Création d’un revenu de transition écologique pour les travailleurs en reconversion.
Cette approche vise à rendre la fiscalité verte populaire, en liant impôt et bénéfice collectif tangible.
Liste : les principes de la justice écologique selon le NFP
- Responsabilité proportionnelle à l’empreinte carbone.
- Redistribution directe des recettes aux ménages modestes.
- Transparence totale sur l’utilisation des fonds.
- Coordination européenne pour éviter la concurrence fiscale.
Les débats politiques
La fiscalité verte du NFP divise profondément.
- Le gouvernement défend une approche plus progressive et incitative.
- Les partis de droite dénoncent un risque de désindustrialisation et de fuite des capitaux.
- Les ONG environnementales, elles, saluent une vision cohérente entre écologie et justice sociale.
Pour le NFP, cette confrontation idéologique est nécessaire : la transition écologique ne peut pas être neutre socialement.
L’Europe comme levier
Le NFP plaide pour une coordination européenne des taxes écologiques, à l’image du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières.
Une politique fiscale verte concertée à l’échelle de l’UE permettrait d’éviter les distorsions de concurrence et d’amplifier les effets positifs des mesures nationales.
Vers un nouveau contrat fiscal et écologique
À travers cette réforme, le NFP propose un nouveau contrat social et environnemental :
- L’impôt redevient un instrument de justice.
- La transition devient un levier d’investissement.
- L’écologie devient une opportunité collective, non une contrainte.
Ce modèle ambitionne de réconcilier économie et planète, tout en redonnant confiance dans la puissance publique.
Conclusion
La fiscalité verte du Nouveau Front Populaire redessine les contours d’une politique environnementale ambitieuse et équitable. En ciblant les grandes fortunes et les entreprises polluantes, tout en soutenant les ménages, le NFP cherche à prouver qu’il est possible de faire payer la pollution, pas la pauvreté.
Si cette vision s’impose, elle pourrait bien transformer la justice fiscale en moteur de la transition écologique, et inscrire durablement le NFP dans le débat européen sur la croissance verte.
