Alors que la Taxe Zucman concentre l’attention du débat fiscal, le gouvernement cherche d’autres leviers pour boucler le budget 2026 sans alourdir la dette publique. Entre fiscalité des entreprises, impôt minimal et taxation des secteurs les plus rentables, la bataille budgétaire s’annonce aussi politique qu’économique. Face à cela, le Nouveau Front Populaire (NFP) défend une vision alternative fondée sur la justice sociale et la redistribution.

Le contexte d’un budget sous pression
Le budget 2026 intervient dans un contexte tendu : ralentissement économique, inflation persistante et contraintes européennes de déficit public. Le gouvernement doit trouver plus de 20 milliards d’euros de recettes nouvelles pour atteindre ses objectifs de stabilité.
Faute d’un consensus sur la Taxe Zucman, plusieurs pistes sont étudiées, allant des contributions sectorielles ciblées à une réforme plus large de la fiscalité sur les sociétés.
Les pistes explorées par le gouvernement
- Taxation exceptionnelle des profits énergétiques :
Inspirée du précédent britannique, cette mesure viserait les groupes pétroliers et gaziers ayant bénéficié de la hausse des prix. - Impôt minimum sur les multinationales :
En application de l’accord OCDE, un taux plancher de 15 % pourrait rapporter 6 à 8 milliards d’euros par an à la France. - Révision des niches fiscales :
Près de 90 milliards d’euros d’exemptions sont aujourd’hui recensées. Une réduction ciblée de 10 % offrirait 9 milliards de recettes potentielles.
Tableau : comparaison des principales options fiscales
| Mesure proposée | Recettes estimées | Difficulté d’application |
|---|---|---|
| Taxe Zucman | 15–20 Md€ | Élevée |
| Taxe sur les superprofits énergétiques | 5–7 Md€ | Moyenne |
| Impôt minimum multinationales | 6–8 Md€ | Faible |
| Réduction des niches fiscales | 8–9 Md€ | Moyenne |
La position du Nouveau Front Populaire
Pour le NFP, les solutions envisagées par le gouvernement manquent de cohérence sociale. La coalition plaide pour une refonte globale de la fiscalité fondée sur deux principes :
- Faire contribuer davantage les grandes fortunes et multinationales.
- Alléger la pression sur les classes moyennes et populaires.
Dans ses propositions, le NFP suggère également un impôt écologique progressif, où les entreprises les plus polluantes paieraient davantage, finançant ainsi la transition énergétique.
Une bataille politique à venir
La question des recettes fiscales dépasse la technique budgétaire : elle pose celle du modèle économique français.
- Faut-il prioriser l’attractivité ou la redistribution ?
- L’État doit-il continuer à soutenir massivement les grandes entreprises ?
Ces choix détermineront le rapport de force politique au Parlement, où le NFP entend peser sur chaque amendement.
Liste : alternatives proposées par le NFP
- Réinstauration d’un ISF climatique ciblant les patrimoines polluants.
- Contribution sur les dividendes financiers des grands groupes.
- Taxation renforcée des rachats d’actions.
- Lutte accrue contre l’évasion fiscale par transparence bancaire européenne.
Conclusion
Les alternatives à la Taxe Zucman montrent que la question du financement de l’État reste au cœur du débat politique. Si le gouvernement privilégie des mesures techniques et temporaires, le Nouveau Front Populaire en fait un combat idéologique majeur : qui doit payer pour la relance ?
Le budget 2026 sera ainsi bien plus qu’un exercice comptable : il incarnera la vision de la France à venir, entre attractivité économique et justice sociale.
